Retour sur la formation annoncée
Mi-décembre, nous vous parlions de l’initiative d’une de nos lectrices : venir former un groupe de femmes à la technique du crochet pour recycler les sacs en plastique en objets de qualité, comme des sacs, des chapeaux etc. Voilà qui est chose faite… et bien faite !
Les matinées des 14 et 15 janvier, nous avons donc accueilli Françoise et ses 12 stagiaires dans nos locaux, chacune très motivée, l’une pour enseigner, les autres pour apprendre. Au programme : sensibilisation à l’intérêt du recyclage, sortie sur le terrain pour la récupération, apprentissage des techniques du crochet, et enfin, le plus intéressant, la création.
Recycler, pourquoi ?
La nécessité du recyclage n’est plus à démontrer, mais y être sensibilisé est primordial pour comprendre où est son intérêt et agir en état de cause.
Rassembler les sachets pour les brûler (comme chacun fait systématiquement devant sa cour) revient à dégager des fumées toxiques très mauvaises pour la santé de toute la famille.
Les jeter à terre, en plus du cruel manque d’esthétique, entraine la mort lente des animaux ruminants qui ne trient pas ce qu’ils avalent. Ils perdent toute valeur marchande et font la perte de leur propriétaire. « Un jour, j’ai vu un Peul pleurer : il a dû vendre son bœuf 15 000 ou 20 000F, alors que ça peut valoir 450 000F ».
Les sachets empêchent aussi la pénétration de l’eau dans la terre, sans parler de la daba qui se heurte au plastique. Les cultures sont rendues impossibles.
Pour couronner le tout, les retenues d’eau sur les sachets attirent les moustiques et le paludisme.
Recycler, comment ?
Maintenant que nous sommes convaincus de l’intérêt que nous avons dans le recyclage, quelle technique pour créer des objets de qualité ?
Il faut d’abord se fournir en matière première : récupérer les sachets en plastique qui ne sont ni trop sales ni trop déchirés.
Après les avoir lavés et séchés, il faut les découper pour en faire des bandes de 2 ou 3 cm de large.
Et enfin, user de son crochet !
Au cours de ces deux jours de formation, chacune repartait avec sa paire de ciseaux et son crochet pour pouvoir travailler à la maison.
Quel bilan ?
Tout d’abord, chacune a mis de l’enthousiasme dans l’apprentissage, et toutes ont su finaliser une pièce, généralement un sac.
Elles ont voulu s’organiser en association et donc regrouper une part des recettes de leurs ventes. Cela devrait permettre de récolter quelques fonds pour envoyer des femmes en stage dans des associations de plus grande envergure, où l’on apprend d’autres techniques (comme le tissage sur une trame de coton, pour d’encore meilleurs résultats).
L’autre point gagnant de cette formation est la sensibilisation à la propreté. Là où elles jetaient les sachets, maintenant elles gardent, et demandent à leurs amies de garder pour elles. Koudougou la Belle a de quoi se réjouir.
De plus, si elles ne trouvent rien de récupérable dans un coin où elles sont allées les ramasser, elles peuvent revenir deux jours après en étant sure d’en trouver. Si chacun s’y met de la sorte et tient son petit coin, notre ville peut redevenir propre !
Nous souhaitons décliner cette formation dispensée en français en d’autres formations en langue (mooré, lyélé). Nous attendons la livraison de matériel pour pouvoir les organiser.
Merci à chacune pour sa participation !
Témoignages :
Françoise :